Uyra, une artiste trans-indigène, parcourt la forêt amazonienne dans un voyage de découverte de soin utilisant l’art de la performance et des messages ancestraux pour enseigner aux jeunes indigènes comment affronter le racisme structurel et la transphobic au Brésil.
Dans cette conférence enregistrée au festival Rhizomes, Sandra Guimaraes, militante anarchiste brésilienne nous partage comment est-ce que les questions d’accès à la terre et d’antispécisme se sont imposés dans son parcours, en lien avec les dynamiques coloniales toujours à l’oeuvre entre les pays du nord et du sud global. Depuis son expérience, elle proposera des outils qu’elle a développé avec l’UVA (union d’activisme vegan) et fera le constat de la dépolitisation des mouvements dits « vegan » en occident.
« Restes » est une performance rituelle qui parle de transmissions, de cet héritage mortuaire qu'on a pas choisi et qui imprime le vivant. "restes" d'un prénom, d'une histoire, d’un génocide, d'un traumatisme, d'une âme errante qui ne trouve pas la sortie. Dans ce solo, il est question des origines et de ces liens familiaux qui nous portent mais deviennent parfois insupportables. "restes" propose une réflexion dansée, parlée, chu- chotée, sur le dialogue avec ces revenants qui nous hantent, sur ce que l'on choisit de se réapproprier ou de déposer sur le bord du chemin, de ces histoires qu'on nous transmet malgré nous. « restes » est un hommage à l’oncle de l’artsite, Alphonse Kanimba, mort pendant le génocide des Tutsis, un jour d’avril 1994.
Dans cet épisode on rencontre Malcom Ferdinand, philosophe et auteur d’un essai qui vient de paraitre au Seuil, intitulé « Une écologie décoloniale, Penser l’écologie depuis le monde caribéen ». Par delà environnementaliste et colonialité, il développe un récit qui nous permet de penser la Modernité depuis la perspective des mondes caribéens, un récit qui n’occulte pas l’existence des navires négriers du passé et du présent, des plantations d’ici et d’ailleurs, ni le sort de ceux qui sont dans les cales de ce navire Modernité. Il nous propose un récit qui saisit le Tout-Monde contemporain dans sa complexité, et qui permet de théoriser et problématiser les enjeux du présent autrement.
Sem Nagas est autrice, artiste pluridisciplinaire et militante dans les milieux décoloniaux, queers, féministes et anticapitalistes. Issue des quartiers populaires et héritière du contexte nord-africain, elle tisse des liens entre différents espaces radicaux et précaires afin de nourrir les tissus de résistances. Ses thématiques abordent la transformation de l’individu et de la société en revendiquant des fiertés folles et férales.
Lazare Lazarus est illustrateur, graveur et réalisateur. C’est depuis Marseille et ses environs qu’il glâne les paysages, les désirs et les archives queers qui constituent ses « jardins d’amour ».
Cet article francophone relate la recherche de l’écrivaine et militante Aph Ko à propos de la décolonisation de la condition animale et du concept « d’ordre zoo-racial » qu’elle développe dans son livre « Racism as zoological witchcraft ».
Mary Maggic est un-e artiste et chercheur-se sino-étasunien-ne non binaire qui travaille dans les intersections floues des politiques du corps et du genre et des aliénations écologiques capitalistes. Basé-e à Vienne depuis 2017, Maggic utilise fréquemment le biohacking comme une pratique xéno-féministe de soins qui sert à démystifier les lignes invisibles du biopouvoir moléculaire.
Michaëla Danjé nous présente l'ouvrage qu'elle a dirigé, AfroTrans, en tant que femme trans noire, membre et co-fondatrice de Cases Rebelles. Michaëla Danjé est afrocaribéenne. Elle est rappeuse, beatmakeuse, écrivaine, documentariste. Cases Rebelles est un collectif noir anti-autoritaire qui lutte contre toutes les formes de domination, dans une perspective afrocentrée qu’il nomme Panafrorévolutionnaire. Le collectif a été créé en France en 2010 et est composé actuellement exclusivement de femmes queers et trans.
Tabac, coca, quinquina, gaïac, peyotl, poisons... De 1492 au milieu du XVIII?. siècle, les Européens s'approprient en Amérique d'innombrables plantes médicinales. Au moyen d'expéditions scientifiques et d'interrogatoires, ils collectent le savoir des Indiens ou des esclaves, marchandent des drogues et élaborent les premières politiques de santé. Dans le même temps, inquisiteurs et missionnaires interdisent l'usage rituel de certaines plantes et se confrontent aux résistances des guérisseurs.Botanique, fraudes et sorcellerie : entre les forêts américaines et les cours du Vieux Monde, Samir Boumediene au travers de sa recherche condensé dans le livre « La colonisation du savoir », décrit dans cet entretien l'expansion européenne comme une colonisation du savoir.
Myriam est chercheuse en philosophie et études de genre le jour, au Canada, militante écoféministe la nuit. Elle s’intéresse aux liens inter-espèces dans une perspective écoféministe et décoloniale afin d’élaborer une compréhension intersectionnelle des enjeux touchant à la justice climatique. Issue d’un foyer arabo-musulman, Myriam se reconnaît dans les écoféminismes par ce qu’ils ont de plus vivant, organique, débordant et communautaire. Elle vient de sortir un ouvrage intitulé Des paillettes sur le compost : Écoféminismes au quotidien.
Ce podcast interroge la transphobie dans les milieux écolos et sur ce que les personnes trans peuvent apporter à ces luttes notamment antispécistes. On y parle d’écoféminismes, de liens aux masculinités, d’une certaine vision sacralisée de la nature, et de l’importance de l’autodétermination des êtres vivants.
Cette conférence animée par Charlotte de Mangeuse d’Herbe repositionne la dynamique colonialiste dans ce qu'elle implique de tromperie envers l'Histoire, d'une terrible capacité à briser les esprits et qui surtout encore aujourd'hui continue de former les esprits occidentaux et fait perdurer la croyance d'une suprématie blanche.
Je m'appelle Sara Ahmed, et ceci est mon blog de recherche. Je suis une "killingjoy feminist". C'est ce que je fais. C'est ma façon de penser. C'est ma philosophie et ma politique.
Dans cette conversation traduite par Emma Bigé, Prentis Hemphill, ancien·ne Healing Justice Director du mouvement Black Lives Matter et praticien·ne somatique, s’entretient avec la poétesse féministe noire et “queer troublemaker” Alexis Pauline Gumbs. Ensemble, elles s’interrogent sur les différentes manières par lesquelles nous pouvons apprendre à célébrer nos ancêtres fugitives dans les luttes qu’elles ont menées avant nous. « Elles nous aimaient avant même que nous soyons nées », dit Alexis Pauline Gumbs à propos des féministes noires qui se sont battues pour que les vies noires soient possibles aujourd’hui : quelles forces pouvons-nous tirer au présent des cérémonies qui nous lient à ces passés puissants ?
Vous trouverez ici les nombreux écrits et traductions d'Emma Bigé. Emma étudie, écrit, traduit, curate et improvise entre les champs de la danse, des études transféministes et environnementales. Co-éditrice d'anthologies sur l'improvisation et auteure de Mouvement. Elle a notamment publiée Mouvementements, écopolitiques de la danse. elle travaille actuellement sur les études trans* et écologiques, traduisant des théoriciens et écrivains queer, et préparant deux livres sur la théorie écosexuelle et le transécoféminisme.
Conférence de Denetem Touam Bona : « Des Caraïbes à la Papouasie, l’enchevêtrement inextricable des lianes entrave la pénétration coloniale. Premier obstacle à la quête de l’Eldorado et au régime des plantations, la liane est le serpent, l’hydre végétale qui, aux yeux du colon, fait d’une forêt vierge et tentatrice un enfer vert. Tout en torsions et contorsions, la langue fourchue des lianes ne peut sécréter qu’une sagesse de singe : un gai savoir qui convertit, l’espace d’une grimace, la douleur de l’oppression en éclats de rire. Dénètem Touam Bona met en scène la sagesse subversive des luttes « indigènes » contre la marchandisation intégrale du vivant, dont l’anthropocène n’est que l’ultime avatar. »
un entretien en deux parties avec l'écrivaine et sociologue Kaoutar Harchi. Elle a publié dans la revue Ballast article intitulé "Les animaux avec nous, nous avec les animaux" dans lequel elle propose une approche intersectionnelle de l'animalité qui appelle à voir que l'animalisation concerne non seulement les autres animaux mais aussi des populations humaines, et est notamment un des ressorts du processus de racialisation négative.
Elle défend donc l'idée d'un élargissement de l'antispécisme à la prise en compte des liens de co-production du spécisme avec d'autres formes de domination, liens qui peuvent certainement être envisagées de façon féconde par la perspective intersectionnelle.
Lundy Grandpré est une identité artistique née de la rencontre entre la danse : le corps comme outil de lutte, et le design d’espace : ouvrir les frontières et les imaginaires. Akène Lenoir est danseur interprète. Lucile Genin est designeuse d’espace formée. Toustes les deux performeur·ses, iels s’amusent à déconstruire les frontières entre arts vivants, arts visuels et performances.
C’est avec cette soif de proposer des formes artistiques alliant solutions concrètes et imaginaires, une vision poétique et politique, que le duo s’engage dans les pensées écoféministes. En partant à la rencontre du mouvement Ecosex, iels s’amusent à repenser notre rapport au Vivant tout en questionnant nos pratiques culturelles à l’aune d’une catastrophe climatique.
"En passant de la sémantique de l'espace perçu à travers le corps à des recherches sur la géographie du corps, je trouve dans la zone de l'éros, du plaisir et du désir un nœud vivant de friction entre la normativité et la multiplicité de l'existence. Je souhaite partager et habiter cet espace dans une perspective décoloniale et queer, visant à imaginer des formes de vie qui traverseront la fin du capitalisme." Matteo De Blasio est un-e artiste, et chercher-euse autonome basé-e à Bruxelles.
Dans cet entretien fleuve accordé à Figure Figure, l'artiste et créature de fiction Youri Johnson revient plus en détail sur la création de ses pièces "artefacts" invoquant processus rituels, reflexion sur la tendresse, le désir et le soin.
Naïa Combary est une réalisatrice et une artiste pluridisciplinaire diplômée des Arts Décoratifs de Paris. Ses recherches utilise notamment l'intelligence artificielle pour créer des images à la fois emprûntes aux archives communautaires noires et à la fois à des formes futuristes et fantastiques.
Dans cette conférence, Violet Thorns anime une discussion sur les pratiques et les plantes médicinales pour soutenir la santé des transgenres pour toutes les identités de genre. Les sujets abordés incluent les herbes pour soutenir la transition médicale (THS, effets secondaires, soutien à la chirurgie, etc.) et la transition non médicale (énergétique, spirituelle, etc.), ainsi que quelques pratiques clés pour établir un rapport de respect et d'autonomisation pour les personnes transgenres dans notre langage, dans la navigation de l'évaluation médicale et dans la communauté.
Méta être né.e dans le corps de Justine Pannoux et travaille entre Paris, Nouméa en Nouvelle-Calédonie/Kanaky et la sphère numérique. Shivay La Multiple, apprend à la raison le langage du rêve. Iel s’inspire du concept de la poétique de la relation tout en restant influencé.e par son enfance en Nouvelle-Calédonie/Kanaky, ainsi que par les multiples lieux qu’iel a traversé.e. Sa recherche se concentre sur la mise en forme et en volume d’un conte initiatique qui prend naissance dans le Fleuve Maroni puis glisse, s’enfonce dans les eaux du Fleuve Congo et se cristallise à la confluence du Rhône et de la Saône. La performance, le tissage, le costume, l’image holographique, la vidéo et le son produisent un espace-temps chimérique qui ondule, serpente entre l’espace physique et numérique.
Water, l'atterrée des eaux vives est une performance qui vise à exprimer une poétique mixte dans laquelle les concepts de (non-)appartenance et d'identité sont régulièrement traversés par la tension des doubles sens, par la multiplicité des strates de l'être. Cette poétique retrace le cours de l'eau dans le maillage complexe de l'histoire personnelle et officielle et, plus généralement, trace une manière d'être dans la dualité inhérente à la pensée moderne. Castélie Yalombo visite des récits, des mémoires, des territoires où son corps se joue, comme suspendu entre le regard des spectateurs et sa propre subjectivité. Son corps, cet objet qui révèle, malgré elle, des histoires de domination, de déplacement, d'exil et d'espoir. L'installation céramique et la scène sonore interviennent comme des partenaires sur le plateau, assurant la résonance torrentielle du magma fragile et violent de l'identité.
Paula Almirón est une chorégraphe et danseuse argentine basée à Bruxelles. Sa pratique se déploie à l'intersection de la chorégraphie, de l'écriture fictionnelle et de la géologie, en se concentrant principalement sur les différentes façons dont les espaces fonctionnent et sur l'interaction constante entre les mondes social, spirituel et géologique.
"Il faut d'abord entrevoir le travail de Clovis Deschamps-Prince comme le lieu d'une mise en expérience du monde. Son rapport à la nature et à l'ensemble des « matériaux » (minéraux et végétaux) qu'elle peut offrir, est au centre de sa pratique. L'artiste arpente, bivouaque, des jours durant il marche seul à la recherche de terres ou de plantes qu'il pourra ensuite utiliser dans des œuvres qui seront les témoins de cette relation privilégiée. Appelant une attention entière à l'environnement, il modèle, sculpte et met en place des rituels qui rendent compte de la texture du monde, de ses arômes. « Glissé dans les interstices du paysage », Clovis Deschamps-Prince s'attache à en donner une lecture intime. Ses sculptures sont des récipients (au sens propre comme au figuré) qui permettent, le moment venu, de mettre en commun cette imprégnation solitaire. Elles s'activent souvent dans des performances durant lesquelles des infusions sont partagées et des textes sont lus. Il s'agit alors, à travers l'art, de créer de nouveaux espaces de connaissance."
Noémi Michel est maître assistante au Département de science politique de l’Université de Genève. Adoptant une approche critique de la théorie politique et privilégiant la théorie féministe noire, ses recherches tentent de comprendre la co-constitution du corps et de la voix politique afin de mieux comprendre la persistance de voix inégales au sein des démocraties. Sa recherche en cours pose deux questions interdépendantes. Premièrement, comment la production de la différence genrée et racialisée participe aussi de la production d’une voix politique inégale ? Ses recherches ont ainsi pour objectif de s’attaquer au travail conjoint de la race et du genre. Deuxièmement, qu’advient-il de la signification et des implications de l’inclusion démocratique lorsque nous prenons au sérieux la dimension incarnée de la voix politique.
Ouvrir des fronts de luttes inter-espèces, un livre écrit par Vipulan Puvaneswaran

Pourquoi la question animale peut-elle être liée à celle du racisme ou du féminisme ? En quoi les conditions des travailleurs et celles des animaux se rejoignent-elles ? Quelle est l'histoire de nos assiettes, et celle des non-humains que nous côtoyons ? À travers ce livre manifeste, les auteurs et autrice nous donnent accès à ce qui nourrit, depuis plusieurs années, leurs engagements : ceux pour une autonomie politique où les animaux, leur désir de liberté et l'étendue des violences endurées sont pris en considération. Sans choisir entre écologie, antiracisme, féminisme, lutte contre l'exploitation et animalisme, cet ouvrage collectif nous invite à défendre et à mettre en pratique, dès à présent, les autonomies animales
Un épisode en deux parties, avec comme invitée Fatima Ouassak, autrice de La puissance des mères (2020) et Pour une écologie pirate (2023). Elle parlera de l'islamophobie et la délégitimation qu'ont eu à affronter les mères du syndicat de parents Le Front de mères à Bagnolet lorsqu'elles ont revendiqué l'alternative végétarienne, de la domination alimentaire des industries agro-alimentaires sur les enfants, des sujets politiques révolutionnaires que sont les mères, et de leur pouvoir dans la transmission culturelle de valeurs d'égalité et de justice dans l'alimentation de leurs enfants.
DÉCOLONISONS L’ÉCOLOGIE : Un reportage sur les luttes locales liées à la résilience alimentaire et à la pollution des terres en Martinique. Basé sur l’analyse de Malcolm Ferdinand dans son ouvrage Une écologie décoloniale – Penser l’écologie depuis le monde caribéen, ce film va à la rencontre des acteurs sociaux, écologiques, culturels et agricoles pour interroger le patrimoine écologique de l’île face à la crise du chlordécone12.
Ecologies déviantes, voyage en terres queers de Cy Lecerf Maulpoix, un livre qui nous entraîne dans les jardins anglais de l’artiste Derek Jarman, de l’écrivain socialiste Edward Carpenter, du Bloomsbury Group, sur les traces des Radical Faeries de l’Arizona à San Francisco jusqu’aux zones de cruising des lisières des grandes villes.
"Nous n’étions pas censéx-s survivre" de Aëla Maï Cabel et Rose-Mahé Cabel, une performance de lectures compagnes et dialogue inter-spécifique autour des notions d’amitiés, de liens, de vivant(s).
"Undrowned black feminist lessons from marine mammals" est un livre de méditation pour l'espèce humaine, basé sur les leçons subversives et transformatrices des mammifères marins. Alexis Pauline Gumbs a passé des centaines d'heures à observer nos cousins aquatiques. Ils sont queer, féroces, protecteurs les uns des autres, complexes, façonnés par les conflits et luttant pour survivre aux conditions d'extraction et de militarisation que l'homme impose à l'océan. Avec un brillant mélange de sensibilité poétique, d'observation naturaliste et de perspectives féministes noires, elle traduit leur sagesse submergée pour révéler ce qu'ils pourraient nous apprendre.
Neptune Frost est un film de Sam Williams et Anisia Uzeyman.
Hauts plateaux du Burundi, de nos jours. Après la mort de son frère, Matalusa, un mineur de coltan, forme un collectif de cyber-pirates anticolonialistes. Évoluant dans une société autoritariste où la technologie règne en maître, il rencontre alors Neptune, un.e hacker intersexe. De leur union va naître une insurrection virtuelle et surpuissante.
Issu de sa thèse "Jesus Thesis and Other Critical Fabulations" ce poème visuel appelé "God as a boy" est "une lettre d'amour aux noires femme's de génie qui, par leur grâce et leur générosité critique, m'ont façonnée à la forme de la déesse elle-même.".
Entre la poésie, la performance, ses écrits théoriques et son travail de programmateur-ice, Kopano Tiyana Maroga explore la foie comme une source d'énergie pour la résistance des personnes colonisées et radicalement queers.
Depuis que les luttes ecolos sont devenus mainstream, on associe souvent la nourriture bio, le véganisme ou l’écoféminisme aux personnes blanches CSP+. Comme si l’écologie ne concernait pas les personnes racisées. Cette récupération fait écho à des clichés racistes qui matérialisent la ligne raciale qui traverse ces sujets : les pays “du Sud” seraient en retard la conservation de l’environnement, les cuisines non-occidentales seraient très carnées… / Avec comme invité Myriam Bahaffou

Josèfa Ntjam est une artiste, performeuse et écrivaine dont la pratique combine la sculpture, le photomontage, le film et le son. Puisant la matière première de son travail sur Internet, dans des livres de sciences naturelles et dans des archives photographiques, Josèfa Ntjam utilise l'assemblage - d'images, de mots, de sons et d'histoires - comme méthode pour déconstruire les grands récits qui sous-tendent les discours hégémoniques sur l'origine, l'identité et la culture.
pour déconstruire les grands récits qui sous-tendent les discours hégémoniques sur l'origine, l'identité et la race. Son travail tisse de multiples récits tirés d'enquêtes sur des événements historiques, des fonctions scientifiques et des concepts philosophiques, auxquels elle confronte des références à la mythologie africaine, aux rituels ancestraux, au symbolisme religieux et à la science-fiction.
Alexia Fiasco a grandi en Seine-Saint-Denis et a étudié la photographie. Elle coordonne actuellement le projet "Fauvettes" dans le quartier populaire de Pierrefitte-sur-Seine. Animée par le désir de recréer des archives post-coloniales, elle explore des thèmes tels que le déni et la dualité, mais aussi l'importance des représentations dans les diasporas post-coloniales. C'est également dans cette logique qu'elle a cofondé le collectif Filles de Blédards, qui crée des expositions, des réflexions, des discussions et des célébrations autour des questions de l'immigration et de ses représentations.
A travers la composition sonore, l'écriture et la performance Fallon Mayanja explore les discours et imaginaires des résistances noires et queers.
Dans cet entretient, Léa Rivière nous guide entre lesbiennes géologiques et doulas déménageuses sur le chemin du deuil comme savoir, et du devenir forêt du monde.
Seumboy Vrainom, également auteur de la chaîne YouTube "histoires crepus", partage sur instagram des images réalisés à l'aide du logiciel midjourney. Ces compositions mettent en avant, souvent dans des espaces quotidiens, la puissance des spiritualités et des corps qui entrent en résistance contre le colonialisme.
Sorour Darabi pose la réappropriation comme un acte cherchant à rendre visibles les mythes hybrides invisibilisés par une politique de construction binaire. C’est-à-dire les récits et représentations existant entre l’homme et la femme, l’Occident et l’Orient, le plaisir et la souffrance… Par le texte, la danse, la recherche plastique, iel imagine une fiction « post-dystopique » au-delà d’un récit dualiste, pour forger une nouvelle mythologie. Une fiction ayant pour départ deux figures du début du XXe siècle – Zahra Khanom Taj Saltaneh, princesse iranienne de la dynastie Kadjar, et Isadora Duncan, danseuse américaine établie en Europe – ainsi qu’une réflexion sur ce que soulèvent les pensées eugénistes et hydroféministes. À travers ce questionnement sur l’idée de « nature » et son impact sur les corps, la pièce cherche à créer un nouvel être, errant dans les interstices du « normé » et du « naturel ».
Vivre avec le trouble, c’est entrer dans un monde étrange — le nôtre — où le temps, sorti de ses gonds, se retrouve ballotté dans un tourbillon de rencontres multispécifiques, d’appropriations violentes, de créations collectives sur fond de désastres climatiques. Un monde où les pensées émanent de symbiotes à corps multiples, visqueux et tentaculaires. Où la Terre est animée de forces aussi puissantes que terrifiantes. Où l’Humain, décomposé en humus, composte avec les autres espèces.
Résolument impures, les histoires que raconte Donna Haraway mélan­­­gent les règnes, les époques, les registres, les matiè­res et les disciplines — mais elles se situent toujours quel­que part. Ce sont des histoires aventureuses, aussi denses de collabora­tions que de conflits, de terreurs que de possibles réjouissants. Ce sont des histoires de récu­­pérations partielles, pour bien vivre et bien mourir sur une Terre abîmée.
Imagine un ministre de l’agriculture qui écoute les arbres, dort sous les étoiles et sait le lien vital entre l’oiseau migrateur et l'épopée humaine. C’est à lui, Hervé Coves, ingénieur agronome mycologue franciscain que le Nouveau Ministère de l’Agriculture (duo artistique) demande d'être ministre de l’agriculture. Et son magnifique programme se déploie sur 1000 ans, liant la culture de la pluie à la régénération des sols, les arbres millénaires sacrés à l'école des cabanes sauvages, les aurores boréales aux oiseaux migrateurs, les poissons à la circulation du phosphore, la marche à l’adaptation climatique, et tout ça en cultivant de nombreuses plantes mais surtout beaucoup d’amour…
Formée par la terre, puis en paysagisme et en agroécologie, Suzanne Husky développe une pratique artistique qui d’une part observe les formes de dominations sur le vivant et leurs interconnections, mais est aussi force de propositions. Peut-on « œuvrer avec la terre » plutôt que lutter contre ? Peut-on amplifier nos environnements, comme nous l’enseigne le peuple castor ? Ses œuvres peuvent prendre la forme d’un sol aggradé (régénéré), d’un·e jardin-forêt, de la recherche des savoirs de la terre présents dans les contes ou d’une tapisserie sur les oiseaux et la pédogenèse (ensemble des processus qui, en interaction les uns avec les autres, aboutissent à la formation, la transformation ou la différenciation des sols). Elle créé en 2016 avec Stéphanie Sagot Le Nouveau Ministère de l’Agriculture, une institution fictive qui tend à démasquer les absurdités des politiques agricoles françaises et propose des solutions concrètes pour sortir d’un modèle de société extractiviste.
"Natures mélancoliques, écologies queer" est à l’origine un chapitre écrit par Catriona Sandilands dans ouvrage collaboratif qu’elle a co-dirigé intitulé Queer Ecologies. Sex, Nature, Politics, Desire (Indiana University Press, 2010). Il s’agit d’une réflexion sur le deuil et à la mélancolie à travers la perspective d’une écologie queer où s’allient les puissances de la nature et de la sexualité.

Dans « Trans*itude de la noirceur, noirceur de la trans*itude » (TSQ, 2017), il est question de fugitivité, de refus des catégories, de force poétique : autant de noms qui sont donnés à la mise en échec des systèmes de classifications de race et de genre, luttes au cœur desquelles son travail philosophique nous invite à faire alliances.
« N’existe pas » est paru dans le numéro spécial que TSQ : Transgender Studies Quarterly a dédié à la noirceur. Hayward s’y pose la question de l’intersection des oppressions trans*/noires, mais aussi celle de la blanchité dans les études et dans les luttes trans*. Comment employer la négativité trans* pour renverser les captures blanches de l’intégration et du progressisme, qui ne rendent visibles les femmes trans* noires, racisées, pauvres ou Folles que pour favoriser l’hégémonie ? Un texte dense et incisif pour poser des questions urgentes.
À partir de son livre Out of Time : The Queer Politics of Postcoloniality (2020), Rahul Rao est interrogé sur les voies délicates par lesquelles nous pouvons penser la queerness de manière plurielle, sans lui attribuer des identités circonscrites forgées par l'Occident. Dépassant les questions récurrentes qui consistent à se demander si c'est l'homosexualité ou l'homophobie qui est occidentale, il nous aide à réfléchir aux contre-récits queer dans le Sud, du sous-continent indien à l'Ouganda.
Cette brochure rassemble une série d’articles - non encore achevée - abordant l’hétérosexisme de la biologie et l’homophobie au sein du milieu scientifique. Elle revient sur l’origine raciste du concept d’espèce et rassemble quelques observations d’animaux ayant des comportements non hétérosexuels.
Silvia Federici, historienne et philosophe féministe, est connue en France depuis le grand succès d’un livre traduit en 2014 aux éd. Entremonde, « Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive ». L’ouvrage souligne le rôle central pour l’essor du capitalisme joué par deux formes de travail gratuit, massives et occultées : le travail des esclaves ou des indigènes exploités aux colonies, celui des femmes dans les foyers des métropoles européennes. Les chasses aux sorcières de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne peuvent être interprétées comme des moyens de neutraliser les modes d’organisation et de production communautaires qui reposaient sur l’action des femmes et n’étaient pas adaptés à l’exploitation capitaliste. En ce sens, les bûchers européens étaient les pendants de l’oppression coloniale (laquelle incluait aussi, d’ailleurs, des procès en sorcellerie).
Azahara Ubera Biedma est un-e artiste, danseur-se et chercheur-se indépendant-e basé-e à Bruxelles.
"Mon travail porte sur les soins et l'altérité ; il s'agit de créer des expériences et des performances collectives dans des espaces hybrides. J'active les soins à travers différents protocoles et jeux et je danse pour les plantes. Dance for Plants est à la fois une méthodologie et un mouvement collectif dédié à la création, l'articulation et la propagation d'une pratique située, pour danser pour d'autres écologies plus ou moins humaines."
Entre la l'écriture poétique, performative et sonore, Fallon Mayanja explore le lexique de la résistance pour invoquer des capsules temporelles où se mêlent savoirs du passé et projections spatiales et futuristes
"The Cage (av_luuv rework)" de Gaerald est un chant magique sur l'identité, la transition et les émotions collectives et ce, dans une atmosphère groovy, suintante et écosexuelle.
Entre des compositions trap, rap et expérimentales Low Lov cherche à retranscrire les processus de guérison qui la-e traverse. Ces pratiques sont notamment issues de cultures qu'iel qualifie de païennes ou traditionnelles telle que celle des Bulus au Cameroun dont iel elle originaire.
Back2SoilBasics est un collectif basé à Molenbeek (region Bruxelles Capitale), développant des initiatives autour de la permaculture urbaine pour les communautés locales et BIPOC.

Manifester la Magie est le premier épisode du podcast de l'atlas des bordures retraçant le parcours personnel, politique et artistique de Chams Leï Leïla. Il y est question de spiritualité, d'habitat, des violences racistes et validistes des écoles d'art en France.
Depuis les perpectives trans*féministes, ce fanzine revient sur la notion de soin et d'herbalisme trans en lien avec les espaces communautaires et de résistances, à la fois en élaborant sur l'histoire de la professionnalisation des savoirs en occident et d'autres parts en décrivant des initiatives contemporaines dissidentes.